Bonjour à toi, cher visiteur, visiteuse, et bienvenu(e) dans ces contes d’halloween. Voici, 3 courtes histoires qui vont te faire rêver et frissonner. J’espère que tu prendras plaisir à les lires.
Je te souhaite une bonne lecture.
Halloween
En arpentant le sentier d’un bois perdu, on tombe sur un étrange village logé au cœur de la nature. Celui-ci se trouve bien loin de toute civilisation et regorge de mystères.
En empruntant un petit sentier au cœur d’une forêt de sapins, on finit par tomber nez à nez, par chance ou malencontreusement, à vous de voir, sur une petite ville à l’aspect étrange, où il se passe des choses bizarres, difficilement nommable. A la fin de ce sentier se trouve une arcade de pierre. Sous cette arcade de pierre, se dessine une rue pavée qui serpente à perte de vue.
Sous la lumière de la lune, une chouette hulule. Un petit village aux maisons de pierres grises et aux petits toits d’ardoises pointus se dresse.
En franchissant l’arcade et en suivant la rue pavée, on tombe sur une rue animée, bordée de magasins.
Dans les rues, le monde bouillonne à cette heure si tardive. Des petits, des grands, des colorés, des chauves, des minces, des gros, des tordus, des voutés, des droits comme un piquet. Une foule défilent d’une boutique à une autre, revêtant pour la plupart des costumes loufoques et effrayants. Sur les trottoirs la foule dense se presse. Les discussions et les rires s’élèvent. C’est une nuit particulière et étrange qu’ils s’apprêtent à vivre.
Les enfants s’amusent, rient de bon cœur, cette nuit est la leur et ils comptent bien en profiter. Les magasins eux aussi ont revêtu leurs aspects de fête. Les vitrines regorgent de décors étonnants. Toiles d’araignées gigantesques, sorcières et fantômes, paradent et prennent plaisir à prendre la pause. Certains d’entre eux traverse même les vitrines et s’amusent à faire peur aux enfants.
Les magasins, les étals, les gens qui font leurs courses, tout semble étrange et étonnant. Quelques enfants ont le nez collés aux vitres des magasins, dans lesquels sont exposés pâtisseries, friandises et autres confiseries qui donnent envie. Devant une librairie qui vend des parchemins, grimoires et différentes plumes, une femme mince d’une taille immense, parée d’un châle et d’une robe de velours noire observe les passants étrangement. Elle porte sur ses cheveux bouclés, noirs également, un chapeau au drôle d’aspect. Décoré de plumes, de pierres et de ce qui semblerait être un crapaud séché. Derrière le comptoir des magasins, le monde se pressent. Les clochettes retentissent aux portes qui s’ouvrent et se ferment.
Tous ont envie de profiter des festivités.
C’est une nuit magique. Une nuit comme il n’en arrive qu’une fois dans l’année. En passant devant la file de magasins qui s’alignent le long de la rue, émergent toutes sortes de noms étrangers : La Vieille Marmite, La Brindille, Mercerie Tricotin, Le Jardin d’Agrippine, La Morelle, Salon de thé de Mme Bramley, Jinks et Winckle, les Cabas d’Asurine et Férula, Les Chiffons de Mme Petipatapon, Bussby, Chez Earl…
Tout résonne étonnamment et tout au bout de la rue, oui, vraiment tout au fond, une vieille auberge à l’aspect lugubre, porte le nom du Chat Noir.
S’il vous prenait l’envie de vous y arrêter ou d’y passer la nuit, faites très attention ! Célèbre pour ses affaires de meurtres, elle est réputée pour être un des lieux les plus hantés du coin. La sinistre auberge qui fait l’angle de la rue, est un lieu confiné, plongé quasiment dans le noir. Les vitres sont si encrassées que le jour ne passe plus à travers et le sol de pierre dissimulé sous une épaisse couche de poussière, dégage une forte odeur de renfermé. La maison de granit, au petit toit pointu, muni de pignons, de petites lucarnes et de fines cheminées, dispose de huit chambres. La cuisine y est douteuse tout comme la réputation de l’établissement. Un conseil, ne vous y aventurez jamais seul(e), vous ne seriez pas sûr d’en revenir !
En sortant de la boutique de sacs à main et accessoires, Les Cabas d’Asurine et Férula, une foule se presse au détonement d’un coup de feu dans le ciel. Une lumière vive illumine la ville. Les festivités vont commencer.
Bienvenus chers amis à Halloween !
Le Manoir aux Collines
des 7 pêchés
Il est l’heure !
L’heure des morts est arrivée ! A samhain, (prononcer : Sauin), dans un village logé au creux d’un vallon, la petite ville est en ébullition. Tout le monde prépare avec hâte les festivités d’Halloween. Comme tous les ans, la ville se pare de couleur tantôt sombres et chatoyantes ! L’excitation est à son comble et partout dans les rues surgissent banderoles de bienvenue, chapeaux pointus, balais et citrouilles effrayantes.
Déjà sur la grande place, se prépare le feu de joie, dans lequel seront jetés les vœux de cette nouvelle année. Tout le monde n’attend plus qu’une chose… que la nuit tombe !
A minuit, l’heure des sorcières, quelque chose change l’atmosphère. Un voile léger se lève et embrume les rues de la ville. Les morts reviennent à la vie et s’invitent chez les vivants le temps de quelques heures. Ils mangent à leur table et mènent jusqu’au lever du jour, une vie semblable à celle qui à été la leur.
Pensez à verrouiller vos portes chers amis… les morts ne sont pas souvent de si bonne compagnie !
Sur les tables ont retrouve toutes sortes de mets délicieux : purée de patate douce, petits pains à la cannelle, tarte à la citrouille, chaussons fourrés à la viande, potiron rôti aux amandes… il s’élève dans chaque maison une délicieuse odeur de fête, où petits et grands prennent plaisir ensemble à se retrouver autour d’une table, pour partager ces mets.
Dehors, le soleil se couche et pare le ciel d’ocre et de rouge, chargeant l’atmosphère d’une lueur étrange. Les festivités vont commencer.
On entend au loin, loin derrière les collines de la ville, le hurlement puissant des loups garous, désireux de sortir de leur cage et le rire aigus des sorcières, pressées d’enfourcher leurs balais. L’excitation est à son comble.
Pourtant au dehors, un groupe d’enfants s’amusent, insouciant. Ils n’ont pas l’air de mesurer le danger que cela représente. Lors de cette nuit de folie, il n’y a pas que les fantômes qui sont de sortie, diablotins et autres créatures , se promènent ravies dans les rues, les demeures et parfois sous le lit de certains garnements, qui n’auraient pas prêté suffisamment attention à protéger leur maison…
Dans ce groupe, Timéo, petit garçon de tout juste huit ans, frêle et pâle, friand de bonbons et de mauvais sorts, s’amuse avec ses amis. Il aime à son âge se faire des frayeurs et se lancer des défis ! Et c’est sur Timéo cette année, qu’est revenue la charge de passer la nuit au vieux manoir abandonné, sur les collines aux 7 péchés. Il devra pour prouver sa valeur, y passer la nuit entière de samhain et ne revenir qu’au matin levé. C’est une tradition pour les enfants de son âge. Une tradition fort étrange, je vous l’accorde chers adultes, que seuls les enfants entre eux, peuvent sans doute comprendre…
Point de tarte cette année, de petits pains à la cannelle qu’il affectionne tant, ni de chaussons farcies, comme c’est si bien les faire sa maman pour lui. Non, Timéo est grand et devra faire preuve de courage pour se faire respecter et entrer dans le cercle très fermé des braves et des audacieux. Timéo en a rêvé. Il à passé toute l’année dernière à se préparer à franchir cette étape. Un rituel pour devenir un homme. Rituel d’autant plus important, que le petit garçon vit seul avec sa maman. Il a des choses à prouver…
Il n’en reste pas moins, qu’aussi grand qu’il soit, (bien que plus petit en taille que les autres enfants de son âge), Timéo à peur de ce qu’il attend. Passer la nuit seul, voilà bien une première qu’il n’a jamais eu à faire ! Mais il ne dira rien par peur d’être rejeté. Timéo le sait, s’il pleure, il sera moqué et Timéo n’y tient pas vraiment. Il à un plan. Il à dit à sa maman qui tient une boutique en ville de friandises, qu’il resterait dormir chez son ami Franck et comme une nuit de Samhain est une bénédiction pour vendre des bonbons, sa mère devra travailler jusque tard dans la nuit… c’est pourquoi elle est apaisée de savoir que son enfant chéri sera en sécurité, bien à l’abris.
Dans la rue où se trouvent tous les commerces, les passants défilent. Ils tiennent dans leurs bras de nombreux achats. Il y a beaucoup de personnes étranges et Timéo se dirige vers la boutique de sa mère. Il passe devant une librairie qui fait également office de magasin cabalistique. On y trouve toutes sortes d’objets bizarres et poussiéreux, Timéo presse le pas, il n’aime pas beaucoup l’air des personnes qui en sortent. Une vieille femme voutée aux cheveux gris croise son regard. Elle tient dans ses pâles mains noueuses, une cage en bois, dans laquelle une petite poule rousse, glousse d’inquiétude. Ses yeux aussi pâles que ses cheveux lui font peur. Il jurerait que c’est une sorcière.
Il arrive enfin devant l’enseigne de la boutique de bonbons, passe la porte à grand pas sous le tintement d’une clochette, entre et souffle un peu. Pffff…Il connaît bien cet endroit… il y vient très souvent après l’école pour aider sa maman.
D’ailleurs, celle-ci est au comptoir. Elle s’affaire. Beaucoup de personnes sont venues la voir et une longue queue se dessine dans le magasin. Il y beaucoup d’enfants aussi qui choisissent avidement quelques douceurs à mettre dans leurs sacs. Timéo se faufile et passe discrètement derrière le comptoir, sa mère bien trop occupée pour le voir. Il se saisit de son sac à dos, dans lequel il à mit quelques affaires et sors en hâte du magasin.
Le temps se rafraîchit et il commence à faire humide, peu à peu l’obscurité s’abat sur la ville. Les bougies s’allument une à une et les lanternes s’éclairent.
Timéo part rejoindre ses amis qui l’attendent. Ils cheminent ensemble et font des blagues. Cela calme un peu la peur de Timéo, un temps seulement, face à ce qui l’attend. Plus il avance moins il est sûr et au fur et à mesure qu’il voit au loin sur les collines, le manoir se dessiner, il trouve la chose qu’il s’apprête à faire un peu stupide. Cependant, pas question de se défiler, il deviendrait la risée de tous ses camarades et ne saurait pas le supporter. Tans pis, il est presque arrivé et ne partira qu’au jour levé.
Timéo eut un frisson à cette pensée.
Ils passèrent le cimetière et le petit bois qui menait au manoir. Au loin, plus loin dans la ville, les bruits semblent s’éloigner, on entend à présent plus que le souffle du vent sur les branchages. Arrivé devant le vieux manoir, Timéo ne se sent pas bien.
Il frissonne. Il déglutit. Il soupire.
Sous le clair de lune, la propriété à vraiment l’air triste. Elle donne l’impression de s’écrouler à tout instant. Derrière la maison se trouve un grand cimetière. Une pancarte près d’une barrière signalant un danger, interdit aux visiteurs d’entrer, mais bien sûr cela n’empêche pas le groupe d’enfants de continuer leur chemin.
On raconte toutes sortes d’horreurs sur cette demeure. En particulier, qu’une goule* s’y est établie, qu’elle attire à elle ceux qui se présentent et qu’elle mange leur chair. Un enfant d’il y a cinquante ans, aurait trouvé la mort dans cette maison, un soir comme celui-ci. Comme Timéo, il aurait voulu passer la nuit et la goule lui aurait arraché les membres un à un et les aurait dévorés, ici même dans cette maison. On aurait retrouvé de lui, quelques lambeaux de chair seulement et sa toupie. Un vieux jouet en bois, offert par son père, mort à la guerre, dont il ne se séparait jamais. On raconte qu’elle tournait encore, quand au première lueur de l’aube, les hommes furent alertés et décidèrent de se rendre dans la demeure pour le chercher.
Minuit sonne. Timéo avance, encouragé par les cris de ses camarades.
Sur le seuil aux planches de bois pourries, une porte noire se dresse entre l’enfant et son nouveau logis. Timéo respire de plus en plus vite et sent son rythme cardiaque s’accélérer, ils jettent un dernier regard vers le petit groupe au loin, resté sur le chemin, puis d’un geste de la main, il pousse la porte et entre malgré lui.
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L’endroit est sombre et humide et ça sent la poussière. Heureusement dans son sac, Timéo à pensé à se munir d’une lampe torche. La lumière éclaire tout devant lui. L’habitation est pourrie du sol au plafond. Un escalier dans la pièce semble mener à l’étage. Une drôle de sensation l’habite. Il ressent comme un courant d’air froid le traverser. Une goutte de sueur perle sur son front. Il a très envie de pleurer. Un bruit résonne tout au fond de la pièce. Près de l’encadrement d’une porte, une silhouette noire se dresse, se détachant doucement de l’obscurité. Peut être est ce la goule dont il a tant entendu parler. Timéo voudrait fuir, mais il est tétanisé. Sa main tremblante dirige lentement la torche en direction de l’apparition et manque de pousser un cri.
– Baisse ta lampe, dit alors une voix suppliante. Elle n’a rien de si affreux et Timéo semble la reconnaître. Il voit alors surgir de l’obscurité, Juliette. Une petite fille aux cheveux roux divisé en deux tresses. Elle revêt une robe noire et un chapeau pointu. De vieilles baskets et un morceau de salopette dépasse de son déguisement, que l’on devine aisément être celui d’une sorcière. Une main cache son visage éclaboussé de tâches rousses, ébloui par la lumière de la torche. Timéo abaisse immédiatement l’objet.
– Juliette ! s’exclama t-il étonné, que fais tu ici ?
– Je t’ai suivi, gros bêta, lança la fillette, d’un ton narquois. Je savais bien que tu accepterais de venir ici. Je ne voulais pas te laisser tout seul passer la nuit.
– Mais je ne t’ai pas entendu entrer, dit-il d’un air inquiet, en pointant la torche sur la porte derrière lui.
Juliette s’esclaffa, se moquant de lui comme elle aime si bien le faire. Ce qui gêna horriblement Timéo, tout bête d’avoir eu si peur, ainsi devant son amie. Il n’aimait pas bien quand elle le taquinait de cette de cette manière, comme un enfant en bas-âge. Timéo était plus âgé qu’elle, de six mois et il tenait à cette différence d’âge. Et en plus, c’était une fille !
– Je suis passé par la porte de derrière, répondit Juliette, moitié exaspérée, moitié amusée, devant la mou du jeune garçon, en faisant un signe de la main derrière elle.
Timéo est contrarié mais semble néanmoins soulagé par la présence de son amie. Peut-être que la nuit ne sera pas si terrible tout compte fait !
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Le jour pointe à peine sur le manoir de la colline aux 7 péchés. Timéo à réussi. Il a tenu toute la nuit et n’a pas eu peur. Il se sent même drôlement paisible et léger. Le voilà qui se dirige vers le chemin qui le ramène chez lui, tout fière qu’il est. Sa mère doit encore dormir, elle a du travailler jusque tard dans la nuit.
Timéo ouvre la porte, sa mère est dans la cuisine. Elle semble inquiète et prépare le petit déjeuner.
– Bonjour maman, lance Timéo, la mine réjouie par tant de bravoure et de courage dont il à fait preuve en cachette, cette nuit.
Sa mère se retourne. Son visage semble apeuré.
– Timéo… C’est toi ? Son regard cherche… il se perd au loin, loin derrière le seuil. Timéo ne comprend pas bien.
– Maman ! dit-il, mais pourquoi pleures tu ?
Mais sa mère ne dit mot, le visage crispé, laisse une larme s’écouler. Elle referme doucement la porte, dans un dernier sanglot, laissant l’enfant seul sur le seuil de la porte d’entrée. Timéo ne comprend pas la réaction de sa mère, elle à l’air si triste, il voudrait la réconforter.
Une étrange confusion se mêle alors à ses pensées. Timéo se sent bizarre, il ne saurait l’expliquer…
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Dans le manoir des collines aux 7 péchés, à travers les différentes pièces de la demeure, les morceaux du jeune Timéo attendent d’être découverts…
Sur le sol d’entrée, sa lampe torche est restée allumée. La goule est revenue hanter, attirée comme chaque année à cette période, les lieux, qui autrefois abritaient le vice, le mal et l’obscurité : théâtre d’épouvante et de scènes obscènes, donnant leurs noms aux collines environnantes.
Les murs gardent en leur sein des secrets inavoués… sombres et mystérieux qu’il serait préférable de ne jamais dévoiler à quiconque serait curieux d’en savoir plus.
L’esprit du jeune Timéo attend d’être libéré. En attendant, il revient chaque nuit de Samhain hanter le manoir qui l’a vu mourir et l’on raconte que l’on distingue entre ses murs, les sanglots du jeune garçon que l’on entend ramper sur le plancher, cherchant désespérément à fuir sa funeste destinée…
Le Manoir des collines aux 7 pêchés, renferme bien des secrets, qu’il n’est pas bon de venir réveiller… maudit soit celui qui ose en franchir le seuil.
Fin
Les Contes de la Fée Bleue
Fairy Time
* Goule : « ogre, vampire », créature monstrueuse des légendes orientales qui change d’apparence pour attirer les êtres humains et les dévorer.
Les Unseelies
Il flotte dans les rues de Greenwish, une odeur infecte et nauséabonde. Une odeur de tourment et de fin du monde.
La mort semble s’être abattue dans les rues de la ville, autrefois joyeuse et insouciante !
Les mouches se comptent par millier et les insectes se comportent bizarrement… quelque chose d’inquiétant rôde et effraye les habitants.
La petite Katie s’amuse, insouciante, sous le porche de sa maison. Elle joue à la poupée et est loin de s’imaginer que dans quelques heures, les maisons et les voies seront closes et les rues seront désertés.
Un vent de pestilence à élu domicile au cœur de la petite ville, chassant les importuns et les prévaricateurs.
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Dix neuf heures sonne au vieux clocher.
Les coups résonnent dans le vide, par sept fois. Dans quelques heures, les habitants de Greenwish connaîtront un bien triste sort. Ils disparaitront et ne laisseront qu’un village vide et sans âme…
L’esprit de la momie Thoutmôdis à été réveillée. Esprit vengeur, ancienne déité, faisant partie de la cour sombre de féerie, les Unseelies, elle choisit chaque année, à l’approche de l’Halloween, une ville sur laquelle abattre sa fureur.
Elle inflige ses vices comme une punition et Greenwish à été l’heureuse élue ! Son esprit rôde et habite chaque recoin, recouvrant la ville en quelques secondes.
Pestilence, est son deuxième nom… l’esprit de la momie qui hante les villes et emporte avec elle les âmes des défunts, empoisonne l’air de sa présence. Elle semble être, elle-même juge de qui semble mériter son châtiment.
Son souffle est insalubre et dégage une horrible puanteur, un relent toxique et empoisonné, une exhalaison démoniaque à l’odeur de soufre…
Les vieux se mettent à tousser, les jeunes se mettent à bourgeoner de gros bubons jaune purulent et le lait frais se met à tourner. Les bêtes dans les pâturages meurent les unes après les autres, les oiseaux décrivent dans le ciel des cercles inquiétants. La ville autrefois tranquille, aujourd’hui est en proie au tourment.
– Les esprits sont en colère ! avait dit le vieil Hermet. C’est notre punition pour avoir trop su prendre. L’avarice est un péché que certains d’entre nous ont trop pris l’habitude de cultiver et la seule chose d’ailleurs, avait-il prévenu. C’est la malédiction des esprits ! Les esprits sont en colère ! Tremblez habitants de Greenwish, notre heure est arrivée !
Les habitants proches du vieil Hermet, riaient, se moquaient de lui et de ses croyances. Hermet le fermier, avait toujours été un peu étrange, à l’esprit dérangé. Il parlaient sans cesse d’esprits vengeurs, qui vivent dans la nature, des fées noires, des êtres malfaisants qui se plaisent à tourmenter l’homme et à lui dispenser la mort, si cela les amuse.
Il en parlaient si bien, comme d’une source possible qu’ils puissent réellement exister.
Il les disaient contrariés, car à Greenwish, les habitants pillaient et détruisaient les terres, tuaient sans se soucier et volaient les ressources qui appartiennent aux êtres du monde invisible, sans sourciller et cela ne semblait pas leur plaire du tout !
Mais cela est un peu tiré par les cheveux, vous en conviendrez ! Personne n’est jamais mort, d’avoir un peu trop profité des bienfaits que la vie lui apporte…
Pourtant à travers champs et dans les contrées, un air de mort plane. Quelque chose que chacun ne peut ignorer.
Il est vrai, que ces dernières années, la ville avait pris une certaine propension à prendre plus qu’à donner. A consommer plus que de raison, préférant se vautrer dans l’opulence. Ceci s’expliquant par le fait que Greenwish est un de ces endroits, où rien ne manque, où la nature riche et luxuriante, offre de quoi profiter et satisfaire le moindre de nos désirs…
Quand tout arrive de façon si naturel, qui a envie de fournir le moindre effort ou de crouler sous le labeur ! La logique implacable de ce raisonnement ne semble faire défaut qu’aux plus sots.
Pourtant à Greenwish, une malédiction est tombée. Les nuées de mouches, les oiseaux, les terres rendues stériles, les bubons et les eaux croupies, ne sont qu’un avertissement de la malédiction de la momie, Thoutmôdis. A l’approche de l’Halloween, les esprits grondent, ils sont en colère et demandent réparation !
Cependant, seul le vieil Hermet semble avoir pris au sérieux les signes envoyés et s’est dépêché de réunir quelques affaires afin de fuir. Temps pis pour ceux qui resteront !
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Minuit sonne au vieux clocher. Les coups résonnent dans le vide, par douze fois. C’est une nuit sans étoile, noire comme l’encre.
Dans les hauteurs des résineux qui entourent le village, résonne le cris du corbeau. Une présence funeste se répand dans les rues de la ville. Elle est affamée. Une étrange fumée verte s’insinue dans chaque rue pavée, s’infiltre dans chaque cheminée et sous chaque porte d’entrée.
Le silence règne… jusqu’à ce qu’un cri déchire la nuit. On entends alors s’élever de tous les côtés, des hurlements glaçants. Un homme ouvre brusquement la porte et sort de chez lui, traverse en titubant la rue, tombe à genoux et s’écroule en quelques secondes. Il a le visage tuméfié et la peau couverte de cloques infâmes. Il n’avait aucune chance d’échapper à la mort. Une lumière s’allume dans la maison d’à côté. On entend le bruit de la vaisselle dans la cuisine se casser. Une femme cris, s’étrangle, hurle. Sa peau est à vif et de sa bouche sort de l’écume. Ses jambes se dévoilent, elle s’écroule sur le sol. Les pleurs des nourrissons s’élèvent et résonnent. C’est la panique et le chaos. Partout dans la ville, les vivants subissent le sort qui leur est réservé ! Et les Ombres semblent se repaître de ce festin macabre. Les hurlements attirent les êtres enfouis dans l’ombre…
Les créatures de la nuit surgissent de toutes parts, sortant de leurs cachettes pour prendre part à la fête ! Courant, volants et rampants, pour tourmenter les êtres…
Les vapeurs du souffle empoisonné de Thoutmôdis, se répandent telle une épidémie, causant la mort et la destruction partout où elle passe. Plusieurs centaines de personnes meurent infectées, à Greenwish et dans les villages à côté.
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Au levé du jour, le village est calme. Les rues et les maisons désertées. Pas un corps, pas une trace… comme si rien ne s’était passé.
Sauf peut-être…
Sur l’écorce d’un vieil arbre, le mot Unseelie, est gravé ! Il sonne comme un avertissement…
Beaucoup ont perdu leurs proches. Aujourd’hui, on les pleure encore…
A toi qui lit ces lignes, ici, prend garde. Sache que tu n’es pas à l’abri de subir toi aussi, leur courroux. On dit que ces êtres de l’ombre, qui regroupent les figures les plus sombres, aiment tourmenter l’humain, par simple ennuie, plaisir ou sadisme et qu’en tant qu’être nocturne, les Unseelies sont particulièrement liées à Samhain, connu aujourd’hui sous le nom de l’Halloween.
Prend garde à toi qui lit ceci.
Ainsi sévit le peuple maudit de la cour sombre de féerie.
Fin
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